Le volume contient une dizaine d’études sur la manière dont le récit bref à vocation polémique a fonctionné en France à la fin du Moyen Âge et au cours des premiers siècles de l’ère moderne. Bien qu’il soit délicat de parler d’un « genre » polémique – en réalité tout écrit peut servir à engager la discussion ou la contestation de telle ou telle opinion – les textes rassemblés ici ont de nombreux points communs et fournissent de précieux renseignements sur les multiples façons dont la société française de l’époque a su mettre en lumière ce qui la préoccupait pour le communiquer ou se l’approprier aussi vite que possible. Les récits courts étudiés diffèrent énormément des modi dicendi modernes. Ce nonobstant, ils partagent avec les moyens de communication sophistiqués qui sont les nôtres la volonté de communiquer très rapidement un message jugé intéressant et fonctionnel. Enseignement, amusement et mécontentement (de nombreux pamphlets, pasquils, etc. génèrent le rire ou suscitent la colère) se télescopent. Quel que soit l’impact visé et l’effet réel, la polémique se veut pertinente et percutante.

Les responsables de la publication : Barbara Ertlé (1971) a fait ses études à Strasbourg et à Groningue. En 2004 elle a soutenu sa thèse sur la Correspondance d’Agrippa d’Aubigné. Elle est chargée de cours à la Faculté des Lettres de l’Université Marc Bloch (Strasbourg). Martin Gosman (1941) a fait ses études à Groningue et à Poitiers. Il est professeur de langues et cultures romanes à l’Université de Groningue.